Les données sur la fréquence varient entre 22 070–84 070 [20]. La fréquence des troubles sexuels postopératoires serait plus favorable pour la radiothérapie interstitielle [5]. Selon Goldstein [6], la radiothérapie accélérerait les changements artériosclérotiques dans les artères pelviennes. Les troubles de l'érection ainsi induits seraient donc principalement d'origine artérielle. L'apparition parfois brutale des troubles au début de la thérapie chez une partie des patients permet toutefois de douter de cette hypothèse. Lors de la prostatectomie radicale de patients préalablement radiothérapés, le faisceau vasculo-nerveux se retrouve dans une épaisse plaque cicatricielle, pour qu'une occlusion par compression des artères dans cette zone semble également possible.
Chez environ 50 070 patients atteints de diabète sucré, il faut s'attendre à l'apparition d'un dysfonctionnement érectile lors leur maladie [18]. Les troubles de l'érection peuvent aussi être la première manifestation clinique d'un diabète sucré non encore connu. Sur le plan étiologique, les facteurs organiques à considérer dans le diagnostic différentiel sont une micro et macroangiopathie des vaisseaux péniens, une neuropathie, mais par ailleurs des lésions des tissus caverneux [13]. Des études in vitro sur des bandes de corps caverneux isolées chez des diabétiques impotents ont en outre montré que la relaxation endothéliale dépendante du tissu était affaiblie [24]. Lors du diagnostic, on trouve des répondeurs SKAT et des non-répondeurs SKAT. Le bilan doit impérativement comprendre un examen de la fonction vésicale, car un trouble de la miction peut être le premier signe d'une neuropathie végétative. Sur le plan thérapeutique, nous avons utilisé de préférence la SKAT chez les patients répondeurs et une pompe à vide (EHS) chez les non-répondeurs. D'autres groupes de travail privilégient même de manière générale l'utilisation de la pompe à vide [18]. Hauri [9] a fait état de bons résultats d'une revascularisation artérielle des pentes péniennes. Toutefois, en raison de la détection insuffisante des neuropathies végétatives et des lésions du tissu caverneux mises en évidence par microscopie optique chez les patients atteints de diabète sucré, d'autres auteurs appellent à la retenue chirurgicale pour cette maladie.
Une compilation de Price et al. [18] critique le manque d'information qui existe encore actuellement dans le traitement de la dysfonction érectile, tant chez les patients que chez les médecins. Bien que la plupart des patients souffrant de dysfonction érectile souhaitent un traitement, ils ne parlent que rarement de ce problème à leur médecin de famille ou ne reçoivent que des conseils inutiles de leur médecin [12].
La sclérodermie, qui fait partie du groupe des collagénoses, a également fait l'objet de rapports sur l'apparition des troubles de l'érection [17]. Des évidements de contraste sur le cavernosogramme [18] et des accumulations locales de tissu conjonctif collagène [23] dans le corps caverneux, décelables au microscope optique, parlent en faveur d'une cause organique au sens d'une fibrose caverneuse. En raison de l'apparition fréquente d'un phénomène de Raynaud dans la région des mains chez ces patients, une artériopathie secondaire semble être un facteur étiopathogénique important. Sur le plan thérapeutique, la D-Pénicillamine et les corticostéroïdes sont utilisés pour traiter la maladie primaire dont l'évolution est généralement défavorable. Cependant, il n'existe guère de données sur la valeur de ce traitement pour influencer la dysfonction érectile. Des cas isolés ont été rapportés concernant l'implantation difficile d'une prothèse pénienne en raison d'une fibrose caverneuse extensive, mais également sur le retrait de la prothèse à cause d'une nécrose postopératoire du gland [1]. Dans tous les cas, il paraît judicieux de planifier le traitement de manière interdisciplinaire en tenant compte du pronostic global.
Les blessures du pénis ou des structures voisines et les maladies du corps caverneux peuvent s'accompagner d'une dysfonction érectile. Cela doit être considéré lors de l'anamnèse et de l'examen clinique. Une dysfonction érectile peut par ailleurs être la conséquence d'interventions thérapeutiques, qui doivent être expliquées au patient avant l'opération. En cas de diabète sucré, il faut s'attendre à ce qu'un patient sur deux souffre de dysfonction érectile dans sa maladie.
|
|
|